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L'isopraxie quésaco?

L'isopraxie a été définie par Paul D Mac Lean,médecin et neurobiologiste, comme le "comportement dans lequel deux ou plusieurs individus s'engagent dans la même sorte d'activité, et, ainsi, communiquent ».
. Les humains et les animaux domestiques font partis des espèces épigénétiquement modifiées qui ont conservé des caractères juvéniles qui leur permettent d'entrer en contact et de cohabiter.

L'isopraxie peut exister entre un cheval et son cavalier, à condition que le contact entre les deux, par l'intermédiaire de l'assiette, des jambes et des mains, soit bon et dépourvu de contractions parasites. Tout mouvement du cavalier tendra alors à provoquer chez le cheval un mouvement homologue, sans que celui-ci ait besoin de comprendre le sens que nous lui donnons.

Par isopraxie réciproque, tout mouvement du cheval provoquera chez le cavalier une gestualité semblable, ce qui permet de favoriser l'apprentissage du cavalier débutant montant un cheval calme et bien dressé, d'où l'adage "à jeune cavalier, vieux cheval". Pour Jean-Claude Barrey, éthologue scientifique: «L’isopraxie, condition première de la légèreté»

Citons quelques exemples de liens mécaniques qui unissent le couple cavalier-cheval • quand le cheval avance son postérieur gauche, la jambe puis la sacro-iliaque gauche du cavalier s’avancent. • quand l’antérieur gauche du cheval s’avance, accompagné par un mouvement de l’encolure automatique, la main puis l’épaule gauche du cavalier s’avancent • quand le cavalier déplace son centre de gravité, le cheval se déplace pour rapprocher son centre de gravité de celui du cavalier.

Quel est l’intérêt du suivi ostéopathique du cavalier ?

Si de plus en plus de chevaux de sport bénéficient d'un suivi régulier, préventif ou curatif par un ostéopathe, beaucoup de cavaliers attendent encore la chute ou la douleur pour consulter en «urgence».

Pourtant des études récentes existent qui tentent à prouver le bénéfice d'une prise en charge du cavalier, notamment les mémoires de fin d'étude de :

• Y. Leclerc qui a pu démontrer qu’une prise en charge ostéopathique peut apporter un réel bénéfice au couple cavalier/cheval participant à des compétitions de haut niveau. Il a même remarqué la présence de lésions qu’il appelle « covalentes », c’est-à-dire des dysfonctions comparables chez le cavalier et son cheval.

• C. Dachery qui a également montré que le traitement ostéopathique du cavalier peut entraîner des modifications chez son cheval. De même de docteur Patrick Chêne,vétérinaire et ostéopathe, a mis en évidence une relation entre les dysfonctions du cavalier et celles retrouvées chez son cheval ; il conclut que les dysfonctions doivent pouvoir passer de l’un à l’autre dans les deux sens mais que « l’observation laisse à penser que celui qui a le plus de volonté et dirige la relation favorise le passage de ces dysfonctions vers l’autre »

Pourquoi l'ostéopathe doit prêter attention au corps du cavalier dans son ensemble ?

La réponse est simple: parce que l'équitation est un sport qui fait travailler harmonieusement tout le corps. La répartition des contraintes sur l'ensemble des articulations permet, contrairement à la majorité des autres sports, une bonne préservation du capital articulaire du cavalier, la preuve en est de la longévité des carrières des cavaliers professionnels : John Whitaker 62 ans , Eric Navet 58 ans, Mark Todd 62 ans.

L'ostéopathe doit donc veiller à ce que chaque articulation puisse jouer son rôle pour une équitation juste:

• le bassin : déterminant dans l’équilibre sagittal du rachis, il est l'interface articulaire entre le rachis et les membres inférieurs ».
• le rachis: toute déformation vertébrale modifie l'équilibre, par exemple : une lordose lombaire importante provoque une bascule antérieure du bassin et à l'inverse si elle est limitée,elle entraîne alors une bascule postérieure du bassin et dans les deux cas cela provoquera une compensation par les membres inférieurs ce qui aboutit à un déséquilibre latéral.
• les hanches: doivent permettre que la jambe tombe naturellement à la verticale, ni trop serrées ni trop écartées.
• les genoux: ne doivent jamais être serrés et même légèrement ouverts.
• les chevilles: doivent être souples et permettre la flexion du pied
• les épaules: doivent être basses et décontractées, les bras tombant naturellement près du corps
• les coudes: doivent permettre que l'angle bras/avant soit ouvert
• les poignets: doivent pouvoir s'arrondir et permettre l'ouverture de la main
• les doigts: doivent être relaxés
  

Au delà des articulations et toujours dans l'objectif d'atteindre une équitation harmonieuse et performante, l'ostéopathe doit s'attacher à redonner ou préserver la liberté de mobilité des 3 diaphragmes.

• Le diaphragme crânien ou tente du cervelet : dont le rôle est fondamental dans la production d'hormones hypophysaires et la fluctuation du liquide céphalo-rachidien
  

• Le diaphragme thoracique est un muscle respiratoire important. Son fonctionnement est automatique, mais malgré tout la volonté et l'entrainement permet de modifier le rythme ou de bloquer ses mouvements. Il a des connexions si nombreuses avec les os, des organes, des nerfs, des vaisseaux qui l'entoure que toute dysfonction met en cause le fonctionnement général du corps humain. Une respiration ample et détendue est un gage de détente physique et psychologique du cavalier, recherchée pour la performance technique.
  

• Le diaphragme pelvien ou périnée, a un rôle de soutien des organes pelvi-abdominaux (utérus, ovaires, vessie, rectum, prostate). Chez le cavalier, il est très sollicité par les mouvements de rotations et torsions du bassin et les chocs répétés dans la selle.
  

Vous avez l'impression d'avoir une étrivière plus longue que l'autre, vos aides sont inégales ou inefficaces, vous entendez très (trop) souvent « redresse toi » « recule tes épaules » « garde la tête droite » « descend ta jambe » …..et vous vous sentez dans l'impossibilité de corriger ou maintenir la position adéquate :

Consultez un ostéo, votre cheval vous remerciera (et votre coach vous félicitera) !

Article rédigé par Agnès Labarbarie, ostéopathe DO, 1 route de la mairie, 31570 Lanta, 07.77.25.57.83 www.agneslabarbarie-ostéopathe.fr